Sous le pseudonyme de Kool Koor , Charles Hargrove est un artiste né à New-York dans le « South Bronx » (Mitchel Houses) et basé à Bruxelles. Ex-compagnon d’armes de Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, il est considéré comme l’un des artistes les plus influents et les plus importants de la première scène urbaine new-yorkaise (aux côtés de Rammellzee, A-One, Dondi White, Futura…). En 1978, il est admis à la High School of Art and Design de New-York, dont il sort diplômé en 1982. Passé des murs aux toiles, il expose dès l’âge de 16 ans à la « Fashion Moda », la première galerie New-Yorkaise qui s’intéressera aux artistes du Bronx. De là, il franchit l’East Village pour intégrer la scène artistique de Soho avant de venir s’installer en Europe. Son style unique est immédiatement reconnaissable. Précoce, Charles Hargrove était déjà fou de dessin avant de découvrir en 1976 qu’il pouvait aussi s’exprimer sur les murs. Premier déclic, une voisine inscrivant son prénom sur une palissade du quartier. C’était donc possible ! Déchiffrer tout ce qu’il voyait dans l’espace urbain est alors devenu une obsession. Et bien sûr y marquer son passage, toujours plus loin dans New-York, avec ses tags et ensuite ses fresques, de plus en plus virtuoses. De cette période, Kool Koor a gardé l’amour du message. Il crée son propre langage : villes futuristes, robots, vaisseaux spatiaux évoluant vers plus d’abstraction et de subtiles émotions esthétiques.
« Mon premier nom d’artiste était The Arbitrator Koor. Je me suis appelé The Arbitrator Koor parce que j’avais l’impression d’être un arbitre dans mon travail artistique, l’arbitre entre une réalité que nous connaissons et une réalité qui est autre. Kool est apparu plus tard, lorsque j’ai commencé à enregistrer de la musique. Quand j’étais jeune adulte, j’étais attiré par le jeu d’échecs – I like the tower or the rook – Je voulais utiliser « Rook » comme nom d’artiste mais je l’ai abandonné. J’ai pris le K et le R et je les ai retournés. C’est comme ça que j’ai eu mon nom d’artiste. Il reflète ma façon de penser et personnifie ma créativité : jeu de la ligne, architecture et mondes imaginaires, Si vous regardez la vie ou les choses de l’autre côté, vous pouvez souvent les comprendre. C’est ainsi qu’est né Koor ».
« New-York à la fin des années septante et au début des années quatre-vingt était un endroit très spécial. On y trouvait beaucoup de gens extrêmement créatifs qui se rassemblaient, tentaient de trouver leur identité et de la faire connaître. Et les galeries, en ce temps-là, tendaient les bras à ce genre d’énergie. Si tu avais du talent, New-York était la ville où il y avait quelque part une plateforme à disposition pour t’exprimer. À l’époque, Fashion Moda dans le sud du Bronx était ce genre d’endroit, et j’étais un gamin suffisamment chanceux pour avoir le courage d’un jour franchir la porte. Les graffeurs incarnaient cette nouvelle chose qui était en train de se produire et tout le monde voulait être impliqué … on sortait tous ensemble à des dîners, des clubs, des soirées, on créait, on faisait des expositions ensemble… on s’amusait. Ce n’est qu’en regardant en arrière que tu comprends l’aspect historique de la chose ». Kool Koor
Aujourd’hui, son travail est exposé dans des galeries et des musées à travers le monde (The Metropolitan (NYC), Chicago Renaissance Society, The Butler Museum, The Groninger Museum… .