Certainement toutes à la fois, mais sûrement art, projection onirique transcendée par le papier, la toile, ou la pierre. Et s’opposant constamment au réel, elles sont l’évidence absurde du monde ; le rêve et la vie, et la vie mise en rêve ; échos sempiternels, mouvements de toutes choses. Et la nuit n’en est que le chemin, ou la route, ou le gué ». Léon Vuillecard
QUE VOUS EVOQUE REMINISCENCE ?
« Du crépuscule à l’aurore, Réminiscence trace le chemin emprunté par Felix, Hannah, Hakim, Clémence et Djabril. Cette conjoncture invoque un retour à l’esprit par des images, des sensations, des émotions, laissant par la matière une trace inaltérable dans le réel » . Augustin Rothea
« Proust, bien sûr, mais aussi Bergson et Bachelard, qui sont les auteurs qui m’occupent beaucoup en ce moment. La réminiscence est liée à la perte, à la reconstruction, car tout souvenir est le produit d’un assemblage et d’un modelage du passé. C’est à partir de ce mot que j’essaie de travailler, de comprendre ce qui se produit et de construire un tableau à partir de ce qu’on tire de ces expériences phénoménologiques. Il faut citer les belles lignes de Delacroix sur cette question: En réfléchissant sur la fraîcheur des souvenirs, sur la couleur enchantée qu’ils revêtent dans un passé lointain, j’admirais ce travail involontaire de l’âme qui écarte et supprime, dans le ressouvenir de moments agréables, tout ce qui en diminuait le charme, au moment où on les traversait. Je comparais cette espèce d’idéalisation, car c’en est une, à l’effet des beaux ouvrages de l’imagination. Il y a des matériaux qui peuvent nous aider à travailler sur ces questions, et je suis persuadé que le pastel en est un. C’est en partie l’enjeu des tableaux que je présente à Ghost, qui sont des tentatives formelles qui cherchent à évoquer ces notions ». Djabril Boukhenaïssi
« Essayer de comprendre comment les gens se comportent en société, en passant par le langage du corps où, paradoxalement, il donne une part de l’intime dans l’espace public ; c’est ce qui me plait ». Hakim Sahiri
« Entre l’image insituable d’une existence antérieure et le souvenir qui nous prend à notre insu pour nous ramener à un certain point de notre vie, le terme de réminiscence ne choisit pas. Reste l’hésitation qui, d’un bord à l’autre de ce mot, maintient l’expression béante entre ses deux rives. Nous ne voulons pas plus parier sur l’une que sur l’autre, jugeant que c’est l’état d’indécision même qu’il faut garder ouvert, pourvu que d’ici la mémoire se ruine par ses marges, efface ses contours, s’indifférencie par osmose entre nous ». Félix Taburet et Hannah Becquante
La réminiscence, qui semble être au carrefour de nos quatre pratiques, m’évoque une forme de pouvoir : les sensations puissantes, intimes et individuelles sont aussi un lieu de résistance car elles nous sont propres, elles nous appartiennent. Pour moi, le recours au souvenir et au rêve permet de complexifier l’identité du sujet en peinture ». Clémence Gbonon » » »