Andrew Witten, plus connu sous le pseudonyme de Zephyr, commence son parcours artistique en 1977 en inscrivant son nom sur les rames de métro de New York. Membre de la première vague de graffeurs à franchir le pas des galeries d’art, Zephyr a joué un rôle essentiel dans la reconnaissance du graffiti comme une véritable forme artistique. Son style, caractérisé par des lignes audacieuses et fluides ainsi qu’un sens aigu de la composition, le distingue rapidement au sein de la communauté grandissante des artistes de rue. En 1982, Zephyr est l’un des artistes fondateurs de la célèbre FUN Gallery à Greenwich Village. Ce lieu, devenu un carrefour créatif de la scène de l’East Village, se transforme en un espace emblématique pour le graffiti et l’art de rue, exposant des figures telles que Futura 2000, Kenny Scharf, Keith Haring, et Jean-Michel Basquiat. La FUN Gallery marque un moment crucial en intégrant l’art de rue dans le monde de l’art contemporain de New York et en légitimant les œuvres des graffeurs aux yeux des collectionneurs et des critiques. Dès 1983, la réputation de Zephyr est solidement établie. Son travail est présenté dans une exposition itinérante au Japon, aux côtés de légendes du graffiti comme Fab Five Freddy, Dominique Philbert, Futura 2000 et Dondi White. Cette tournée permet d’introduire la culture dynamique du graffiti new-yorkais à l’international, suscitant un intérêt mondial pour un mouvement né dans l’ombre. Cette même année, le réalisateur Charlie Ahearn fait appel à Zephyr pour concevoir la séquence d’ouverture de Wild Style, le premier film consacré à la culture hip-hop, dans lequel il fait également une apparition. Ce film devient iconique, capturant l’essence des débuts du hip-hop et du graffiti et immortalisant leur impact sur la culture américaine. En 2001, Zephyr coécrit Dondi White Style Master General: The Life of Graffiti Artist Dondi White, une biographie en hommage à son ami disparu, et pionnier du graffiti, Dondi White. Ce livre documente non seulement la vie et l’œuvre de Dondi mais rend également hommage à l’héritage de la scène graffiti des débuts. En 2005, le travail de Zephyr est mis en avant dans East Village USA au New Museum, une exposition qui célèbre les artistes et communautés créatives de l’East Village des années 1980. Zephyr apparaît également dans plusieurs documentaires consacrés à l’histoire du graffiti, notamment Style Wars, The Art of Storytelling, et Bomb It, offrant à chaque fois un aperçu de son rôle et de son influence dans le mouvement graffiti. Tout au long de sa carrière, Zephyr est resté un fervent défenseur du graffiti en tant qu’expression culturelle essentielle, repoussant sans cesse les limites et inspirant de nouvelles générations. Son œuvre, profondément enracinée dans l’esprit rebelle des rues new-yorkaises, reflète un engagement non seulement pour l’art mais pour un mouvement qui a façonné la culture visuelle mondiale.