NOC 167, de son vrai nom Melvin Samuels Jr., appartient à cette seconde génération d’artistes du Wild Style, qui ont fait danser les lettres avec une grâce et une audace presque sculpturale. Né dans l’effervescence du Bronx, il grandit entouré de l’énergie brute du quartier, trouvant ses premières inspirations dans les bandes dessinées et les jeux vidéo, ces mondes colorés qui le poussent à réinventer les lignes et les formes. Dès ses débuts, son lettrage tridimensionnel explose en couleurs vives, animé d’une fluidité rare, un souffle de dynamisme qui s’inscrit dans le paysage urbain comme une signature vivante. Ce sont plus de deux cents wagons de métro qui portent son empreinte ; chaque pièce, une déclaration de style, un cri de jeunesse au cœur d’une ville en perpétuel mouvement. Et c’est dans le film culte Wild Style de Charlie Ahearn que son art se fait une place à l’écran, vibrant, à la fois familier et intemporel, touchant au plus près de la culture du graffiti naissante. Mais l’histoire de NOC ne s’arrête pas aux rames de métro. À mesure que le graffiti prend son envol dans le monde de l’art, il trouve sa place dans des galeries aux côtés des plus grands. Du New Museum à la Fun Gallery jusqu’à la Sidney Janis Gallery, ses œuvres témoignent d’un passage du bitume aux murs blancs, une transition où chaque ligne conserve l’âme de la rue. Là, il côtoie ses pairs, tous artistes urbains, dans une effervescence créative qui porte le graffiti de l’ombre à la lumière des projecteurs. NOC 167, avec son style qui défie les codes, son lettrage qui ondule et bondit, a laissé une marque indélébile. Il reste une force, une inspiration pour ceux qui, aujourd’hui encore, voient dans chaque mur un espace de liberté, un souffle de vie.